De tous les villages du Pays messin où se sont développées des communautés protestantes aux XVIe-XVIIe siècles, Courcelles-Chaussy est sans conteste le lieu où la mémoire huguenote demeure la plus présente, une mémoire ravivée sous l’annexion par Guillaume II : l’empereur y avait en effet acquis le château d’Urville (l’actuel lycée agricole) et fait bâtir un temple dont l’architecture remarquable surprend pour un village rural.
Au feu tricolore de la D 603 qui traverse le bourg, prendre à droite et se garer devant le temple (visite possible sur demande). De là en remontant le cours du ruisseau prendre la première rue à droite. A l’angle l’actuelle maison de retraite est construite sur les ruines du château du comte de Clervant qui servit de refuge aux Messins pour leur cultes aux heures sombres des guerres de religion. Un peu plus loin voici à droite le vieux temple construit en 1839 et aujourd’hui abandonné, et à gauche le cimetière protestant. En poursuivant le chemin sur 1 km, au sommet d’une côte prendre à droite (GR 5 G) vers Chevillon, traverser ce village et descendre jusqu’au moulin sur la Nied, d’où l’on rejoint une voie verte qui permet par une boucle de rejoindre Courcelles-Chaussy.
Cette voie verte (de 7 km, sur une ancienne voie ferrée) relie Pange et son beau château du XVIIIe siècle à Landonvillers et son curieux château affublé d’un donjon médiéval au début du XXe siècle.
Mais Courcelles fut aussi le point de ralliement des protestants messins avant l’exil, après la révocation de l’édit de Nantes en 1685 ; le sentier des huguenots balisé en 1985 d’une croix huguenote bleue mène en 46 km à Ludweiler en Sarre, première terre de refuge d’alors. Une marche est organisée annuellement sur une portion de cet itinéraire : la marche Marie Dubois en mémoire à l’évasion rocambolesque d’une jeune messine en 1686.